« Je choisis le Burkina Faso » : Elie Kamano demande la nationalité à Ibrahima Traoré

Figure controversée mais incontournable du paysage culturel et politique guinéen, Elie Kamano a une nouvelle fois surpris. Actuellement en séjour au Burkina Faso, l’artiste reggae-man a officiellement adressé une demande de naturalisation au président de la transition burkinabè, le capitaine Ibrahim Traoré.

Dans un message public, Elie Kamano affirme vouloir s’installer durablement au Burkina Faso, pays qu’il décrit comme un « bastion de résistance » face aux influences extérieures. Il invoque un besoin de liberté de mouvement, dans un contexte où, selon ses propos, il se sentirait limité en Guinée. « Je suis ici pour demander au Burkina Faso, à son excellence le capitaine Ibrahim Traoré, de bien vouloir m’octroyer la nationalité burkinabè, afin de faciliter ma mobilité dans cette lutte », a-t-il déclaré.

Un discours qui s’inscrit dans une continuité militante, à l’image de ses récentes productions musicales, notamment le titre IB Kouma, perçu comme un hommage aux idéaux révolutionnaires panafricains.

Mais derrière cette décision se dessine aussi une forme de rupture. En filigrane, l’artiste exprime un désaveu de plus en plus clair envers les autorités de son pays d’origine, qu’il accuse d’entraver son engagement. « Même si ma voix porte loin, ma mobilité est tout aussi essentielle », souligne-t-il.

Elie Kamano ne fait pas que demander un passeport : il revendique un nouvel ancrage politique et symbolique. Si certains saluent la cohérence d’un artiste fidèle à ses idéaux, d’autres y voient un acte fort aux conséquences incertaines. Quoi qu’il en soit, l’ancien « rebelle du micro » semble décidé à écrire un nouveau chapitre de sa vie, désormais tourné vers le pays des hommes intègres.

YOUMI